- amocher
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• 1867; de moche n. m. « écheveau », du frq. mokka « masse informe »♦ Fam. Blesser par des coups. — Détériorer. ⇒ abîmer. Il a amoché sa voiture. — Pronom. Il s'est bien amoché.Synonymes :- abîmer- esquinter (familier)amocherv. tr. Fam. Abîmer, défigurer, blesser.|| v. Pron. Il s'est rudement amoché!⇒AMOCHER, verbe trans.A.— Arg. [En parlant d'une pers.]1. Arg. pop. Donner des coups :• 1. ... pendant quinze jours, monsieur [un boxeur] amochait régulièrement madame.F. CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 135.— P. ext., lang. fam. :• 2. ... je plaçais des billes dans ma fronde, et je visais longtemps, plus particulièrement les filles, et j'amochais l'une ou l'autre, et elles piaillaient et ameutaient les gamins...B. CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 151.♦ S'amocher la gueule. ,,Se meurtrir mutuellement le visage à coups de poing.`` (A. DELVAU, Dict. de la langue verte).2. Arg. milit. Blesser, mutiler (cf. amoché) :• 3. Nous sommes bien contents, quand nous sommes amochés, qu'il y ait des infirmières pour s'occuper de nous moins durement que bien des salauds d'infirmiers militaires, qui ont l'air de nous dire : « estimez-vous encore heureux d'être là ».J. ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 127.B.— Fam., récent. [En parlant d'un obj., en partic. d'une automobile] Abîmer, détériorer, le plus souvent à la suite d'un choc. Amocher une voiture.Prononc. ET ORTH. :[
], j'amoche [
]. — Rem. ROB., s.v. amocher : s'amocher ou s'amochir. Devenir laid, enlaidir.
Étymol. ET HIST. — 1867 arg. « abîmer, blesser », supra; 1903 part. passé substantivé « celui qui a reçu des coups, blessé » (M. MARIO et L. LAUNAY, Vidocq ds FRANCE 1907 : Dis donc, hé vieux! retire donc ton pif que je voie la gonzesse qui se fait peloter par l'amoché, derrière toi).Prob. dér. de moche subst. « écheveau de fil non tordu, vendu en gros paquets » (moche, adj.), d'où « arranger grossièrement » et « défigurer, abîmer »; préf. a-1.STAT. — Fréq. abs. litt. :2.BBG. — ESN. 1966. — ESN. Poilu 1919. — FRANCE 1907. — LARCH. Suppl. 1880. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 104. — SANDRY-CARR. 1963. — TIMM. 1892.amocher [amɔʃe] v. tr.ÉTYM. 1867; de 1. a-, et 1. moche « écheveau de fil non tordu, vendu en gros paquet »; le sens premier serait « arranger grossièrement » d'où « défigurer ».❖1 Fam. (Compl. n. de personne). Frapper sur (qqn) de manière à blesser, à défigurer. ⇒ Abîmer. || Le challenger l'a sérieusement amoché. || Se faire amocher.2 (Compl. n. de chose). Détériorer, abîmer. || Il a amoché sa belle voiture.1 La salle de bains a été installée par un locataire, autrefois. Ça n'est pas tout ce qu'il y a de moderne. L'émail de la baignoire est amoché par endroits.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXIV, p. 97.——————s'amocher v. pron.2 (Récipr.). Se blesser, se donner des coups.3 (Choses). Se détériorer, s'abîmer.——————amoché, ée p. p. adj.1 Qui est blessé, qui a reçu des coups. || Il a gagné le match, mais il est plutôt amoché.2 (…) la pluie des punitions parut se détourner de ma tête; les grands qui m'avaient rudoyé reparaissaient le lendemain mystérieusement amochés.M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 37.♦ Par ext. Atteint par la maladie, l'âge, etc.3 — Tu me trouves amoché, n'est-ce pas ? — Non, maigri.Martin du Gard, les Thibault, VIII, 3.♦ N. (1903). || Un amoché, une amochée.2 Fam. Détérioré, abîmé.4 Bientôt les hommes regrettèrent la chambre bétonnée, car en plein air, ils étaient la proie des moindres frémissements du fer. Aussi bientôt ils revinrent à leur tanière amochée.Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 255.❖DÉR. Amochage.
Encyclopédie Universelle. 2012.